La Direction de la Protection Judiciaire et Sociale a invité Save the Children Sénégal à partager son expérience de mise en place des familles d’accueil aux acteurs institutionnels et de la protection des enfants du Sénégal.

L’atelier national de contribution des acteurs de la protection de l’enfance a été convoqué par la Direction de la Protection Judiciaire et Sociale (DPJS) dans le cadre du projet de mise en place d’un dispositif formel de protection de remplacement au Sénégal. En effet, dans l’optique de poursuivre la vision et les principes inscrits dans la Stratégie Nationale de Protection des Enfants (SNPE) adoptée en décembre 2013, l’Etat du Sénégal a entrepris une politique de mise en œuvre de la protection de remplacement institutionnelle et familiale, au profit des enfants privés de protection parentale ou risquant de l’être.

Pour pallier l’absence d’un cadre législatif et réglementaire sur la protection de remplacement au Sénégal, l’objectif de la DPJS est de partir de l’existant en s’inspirant de l’expérience de Save the Children pour définir une vision et des orientations claires pour l’institutionnalisation d’un système de protection de remplacement au Sénégal, dans lequel les familles d’accueil seraient une composante de base.

Save the Children a partagé ses résultats avec la mise en place de 12 familles d’accueil à Kolda, Vélingara et Tambacounda qui ont permis d’accueillir 232 enfants et jeunes migrants dont 87 filles et de soulager considérablement les services des AEMO (Action Educative en Milieu Ouvert) de Tamba et Vélingara. « Ces familles d’accueil assuraient la prise en charge d’urgence des enfants (hébergement, restauration, soins, soutien psychosocial, etc.) avec un haut niveau d’implication des autorités administratives et communautaires et créant un environnement familial protecteur pour les enfants sur les routes de la migration, souvent en perte de lien familial et de confiance en soi», explique Madame Seynabou Ndiaye qui a assuré la coordination du projet PROTEJEM, projet de Protection des Enfants et Jeunes en Mobilité financé par l’Union Européenne (2020 -2023).

Le choix des familles d’accueil a fait l’objet d’un processus sélectif avec toutes les enquêtes et évaluation préalables sur les familles ciblées. Ensuite, les familles d’accueil retenues ont été renforcées et outillées sur tous les aspects pertinents de la protection des enfants, notamment sur la communication et l’appui psychosocial.

A en croire Monsieur Amadou Ndiaye, Directeur de la Protection Judiciaire et Sociale : « L’expérimentation par Save the Children de familles d’accueil à Tambacounda, Kolda et Vélingara dans le cadre de la mise en œuvre du projet PROTEJEM a démontré la pertinence d’un tel dispositif dans la prise en charge des cibles vulnérables notamment les enfants en mobilité. Elle a servi à diversifier les offres de services de protection, en leur donnant une dimension beaucoup plus sociale et un cadre plus sécurisé, qui les a préparés à un retour en famille beaucoup plus efficace qu’un placement en centre d’accueil. Nous ne pouvons pas omettre cette expérience dans la mise en œuvre du projet de codification de la protection de remplacement au Sénégal ».

Rappelons que l’institutionnalisation des familles d’accueil a fait l’objet d’un long et insistant plaidoyer de la part de Save the Children dans le cadre de son projet PROTEJEM. C’est donc un succès de voir le gouvernement s’engager activement sur cette voie. 

Voir reportage sur les familles d'accueil du projet PROTEJEM

Pape Matar Touré et Ndeye Anta Ndiaye, département ACCM