Au Sénégal, la santé des enfants de moins de 5 ans et des adolescent-e-s/jeunes constitue une priorité nationale. D’ici 2030, le Sénégal vise à éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins 5 ans avec comme objectifs : une mortalité infanto juvénile qui passe de 37 à 25 pour 1000 naissances vivantes et une mortalité néo natale qui passe de 21 à 12 ‰ naissances vivantes. Le pays vise aussi à mettre fin à toutes les formes de malnutrition. L’amélioration de la santé des adolescent-e-s/jeunes constitue également un enjeu majeur.
La prévention et la prise en charge rapide et appropriée des maladies prioritaires (Infections Respiratoires Aigües (IRA), Fièvre, Diarrhée) et de la malnutrition sont déterminantes dans la réduction de la mortalité infanto juvénile. Selon l’EDS 2019, 6 enfants de 12-23 mois sur 10 ont reçu tous les vaccins appropriés pour leur âge. La recherche de soins a concerné 54 % des enfants de moins de 5 ans ayant présenté une IRA (Toux + respiration rapide), 50% parmi ceux ayant eu de la fièvre et 45% parmi ceux qui ont eu au moins un épisode de diarrhée.
Les enfants mal nourris courent un risque élevé de morbi-mortalité et de retard du développement mental. Seulement 41 % d’enfants ont bénéficié d’un allaitement exclusif au sein. Près d’un enfant sur cinq (18 %) souffre de malnutrition chronique, y compris 5 % sous la forme sévère. La vaccination, la recherche précoce de soins et la malnutrition sont fortement corrélées à la zone de résidence (urbain vs rural), aux revenus des ménages et au niveau d’instruction des mères. Les enfants vivant en zone rurale, issus des ménages les plus pauvres et dont les mères sont peu ou pas instruites sont les plus à risque.
A Save the Children, nous nous efforçons d’améliorer l’accès des enfants et des adolescent-e-s les plus vulnérables et les plus marginalisés à un système de santé résilient et de qualité. La stratégie préconisée repose sur la mise en œuvre de plusieurs interventions critiques dans un cadre harmonisé basé sur le continuum des soins, l’intégration des services, la multisectorialité et la prise en compte du genre. Elle adresse la prévention de comportements à risque ainsi que les besoins en information et en services de qualité.
Nos interventions sont basées sur les éléments suivants :
Objectif général du projet:
Contribuer à la réduction de la malnutrition chez les enfants (Garçons et Filles) de moins de 5 ans dans la région de Kaffrine de 2020 à 2022
Axes d’intervention:
Principaux résultats:
Durant les deux ans d’exécution du projet, une série d’activités de formation, de communication, de plaidoyer et de prise en charge ont été mises en œuvre avec l’appui de nos partenaires constitués de la région médicale de Kaffrine, des districts sanitaires de Kaffrine et Birkelane, des Organisations Communautaires de Base (OCB) et des élus locaux. L’implication des différentes parties prenantes dans la mise en œuvre de ce projet a facilité son appropriation par les communautés cibles. Nos interventions durant les deux années d’exécution ont contribué à :
En 2018-2020, nous avons travaillé avec 15 communes de Maldem Hodar et Koungheul dans la région de Kaffrine pour plaider en faveur d'une augmentation et d'une meilleure utilisation des ressources pour la santé et en particulier pour la Couverture Maladie Universelle (CMU). À la suite d'un engagement important à différents niveaux :
Afin d'élever ces discussions au niveau national, Save the Children a joué un rôle important dans la création et la co-animation d'une plateforme nationale sur la santé universelle pour soutenir l'adoption d'une loi visant à soutenir l'accès des communautés à des services de santé gratuits.
En 2020, nous avons mené un projet pilote de numérisation des données sanitaires au niveau communautaire dans l'un des quatre districts sanitaires de Kaffrine, qui est parmi les régions les plus pauvres du pays.
L'objectif était d'améliorer la qualité des données, de permettre aux autorités sanitaires locales et nationales de prendre des décisions opportunes et de contribuer au renforcement du système de santé, conformément à la stratégie nationale de santé communautaire du pays. En partenariat étroit avec le ministère de la santé et de l'action sociale, nous avons utilisé sa plateforme existante (le système national de données électroniques sur la santé, déployé au niveau des hôpitaux, des centres de santé et des postes de santé, mais non disponible au niveau des "cases de santé").
Nous avons formé des agents de santé communautaires (ASC) et du personnel de santé local et fourni les outils et l'équipement (notamment des tablettes, des ordinateurs portables, des dispositifs de connexion à Internet et des panneaux solaires) nécessaires pour saisir numériquement les données des "cases de santé", directement dans la plateforme nationale existante. Des sessions régulières de suivi et d'évaluation ont été organisées, notamment pour examiner la qualité des données.
Malgré de multiples difficultés (très mauvais accès à l'internet ou absence de connectivité, faible niveau d'alphabétisation, forte rotation du personnel, etc.), le système a été testé avec succès et les résultats ont été présentés aux autorités sanitaires locales et nationales.
En décembre 2020, le ministère de la santé a décidé d'intégrer ce projet dans son plan stratégique pour 2020-2024. Une feuille de route pour son extension a également été élaborée. Les ressources du budget de l'État ne sont pas disponibles, l'objectif est d'obtenir le soutien des partenaires de développement.